dimanche 3 juillet 2016

En route vers un deuxième implant cochléaire !

Enfin, après un an et demi d'attente, mon rêve devient réalité! J'ai appris lundi dernier, le 27 juin, qu'un espace s'est libéré pour la chirurgie de mon deuxième implant cochléaire dans deux jours, le 5 juillet, et on me l'offre ! Inutile de vous dire que j'ai répondu oui, et que cette nouvelle, que je n'espérais plus quasiment, m'a donnée un véritable électrochoc !

Je ressens un mélange de plusieurs émotions : excitation, soulagement, mais aussi appréhensions et peurs, étonnamment je suis plus nerveuse que pour mon premier implant, même si je sais à quoi m'attendre. Peut-être justement parce que je sais à quoi m'attendre, haha! Je n'ai pas hâte de revivre le cauchemar des acouphènes qui seront beaucoup plus stridents dans ma nouvelle oreille implantée (la gauche), entre la chirurgie et l'activation (qui aura lieu le 11 août), donc pendant les six prochaines semaines. Pas de café et d'alcool pour un bout de temps, question de ne pas exacerber les acouphènes encore plus...

Ce qui me console c'est qu'au moins, contrairement à la première chirurgie en octobre 2010, je vais continuer à entendre assez bien dans mon autre oreille, la droite, celle qui est déjà porteuse de ce petit miracle qu'est l'implant cochléaire.

J'ai peur aussi d'avoir des étourdissements et des nausées, parce que là, mes canaux auditifs, responsables de l'équilibre, vont vraiment avoir été sollicités.

Autre préoccupation, je vais peut-être devoir faire le deuil de mon ouïe résiduelle, c'est-à-dire les sons que j'entends encore dans mon oreille gauche. Bon, d'accord, si vous me parlez, même à cinq pouces de mon visage, et que je ne porte ni mon processeur à droite, ni mon appareil auditif à gauche, je ne vous entendrai pas du tout. Je n'entends même plus le son de ma propre voix.

Sauf que lorsque je porte mon appareil auditif à gauche, sans le processeur à droite, j'entends encore quelques basses fréquences, tout de même. Assez pour rendre l'écoute de la musique beaucoup plus agréable. Mon dernier test auditif très récent démontre que je comprends encore 4 mots sur 10 avec un appareil auditif.

Mais contrairement au premier implant, où l'insertion de 16 électrodes dans ma cochlée a détruit le petit peu d'ouïe qu'il me restait, cette fois-ci la technologie a encore évoluée : on va m'insérer les électrodes Mid-Scala, plus minces, plus délicats, qui sont censés préserver l'ouïe résiduelle. (Infos en anglais ici). Mon ORL, le Dr David Schramm, un des meilleurs au Canada, me dit de ne pas compter sur la préservation de cette ouïe. Mais il va tout de même utiliser la technique pour la protéger. Alors on ne sait jamais, on va espérer pour le mieux.

UN PROCESSEUR QUI SERA ÉLECTRO-ACOUSTIQUE


Et pour les amateurs de technologie parmi mes lecteurs et lectrices, sachez que le processeur Naìda Q90 de Advanced Bionics que j'aurai sera compatible avec la future technologie hybride électro-acoustique qui va permettre à la fois d'amplifier les basses fréquences de mon ouïe naturelle de façon acoustique (en ajoutant un embout dans l'oreille quand la technologie sera au point), et bien sûr de stimuler mon nerf auditif en recréant numériquement les hautes fréquences que je n'entends plus. On ne sait jamais, ça fonctionnera peut-être!

POURQUOI UN DEUXIÈME IMPLANT ?


Alors, me direz-vous, pourquoi vouloir absolument un deuxième implant si je fais face à toutes ces peurs ? La raison est très simple : parce que notre cerveau a été conçu pour entendre mieux avec DEUX oreilles! J'ai d'ailleurs eu la preuve de cette affirmation en lisant le livre Listening Closely, A Journey to Bilateral Hearing, de Arlene Romoff (disponible sur Amazon). La dame sait de quoi elle parle : après avoir porté sans problème un implant cochléaire pendant dix ans, la partie interne a soudainement cessé de fonctionner, et elle s'est retrouvée complètement sourde pendant 24 jours, un vrai cauchemar pour quelqu'un qui a perdu l'ouïe et qui l'avait recouvrée grâce à l'implant.

Alors après la réimplantation, elle a fait les démarches pour en avoir un à l'autre oreille, donc en cas de bris de l'un, elle pourrait toujours compter sur l'autre. Et le récit de son implantation bilatérale est tout simplement fascinant. J'y reviendrai dans un autre post.

Avoir un back-up en cas de bris, voilà une première bonne raison pour avoir un deuxième implant. J'ai 56 ans, j'ai l'intention de vivre longtemps, et ces bidules électroniques ne sont pas sans failles.

Autre raison : entendre mieux dans le bruit. La compagnie Advanced Bionics, aidée de la compagnie Phonak, a fait des pas de géants dans ce domaine, et j'ai hâte de constater les résultats par moi-même.

Troisième raison : La nouvelle technologie me permettra d'entendre une conversation téléphonique, une émission de télévision ou de radio, une chanson sur mon iPad, avec les deux implants simultanément! La publicité de la compagnie AB dit même que je pourrai COMPRENDRE les paroles des chansons !!! Humm, sur ce dernier point, « je vais le crère quand je vais le wère... », euh, je veux dire quand je vais l'entendre, hahaha! Car de ma vie, je n'ai jamais réussi à comprendre les paroles des chansons.

Il semblerait aussi que le fait d'avoir deux implants permet de mieux localiser d'où viennent les sons. Ce point n'est pas si important pour moi, on verra bien.

Prochaine étape : les tests préopératoires demain matin, lundi 4 juillet, de 10 h à midi, au campus Civic de l'Hôpital d'Ottawa. Je vous en redonne des nouvelles.

1 commentaire:

  1. Wow, Jeanne! Je suis tellement heureuse pour toi! Je vais faire parvenir tes articles à Gilbert à mesure... Avec un petit délai parce qu'il n'a pas d'ordi.

    J'ai hâte de lire la suite de ta nouvelle aventure! Je fais une demande à l'Univers, pour que ton audition résiduelle demeure inchangée. xoxoxoxo

    RépondreSupprimer