mercredi 6 juillet 2016

La chirurgie : un succès !

Branchée de partout, dans la salle où je passerai la nuit.
AVERTISSEMENT : ÂMES SENSIBLES S'ABSTENIR, car je vous rappelle que le but de ce blogue est d'abord de donner des informations très détaillées à ceux qui considèrent obtenir un implant cochléaire, ou qui sont sur le point d'être opérés et qui veulent savoir comment ça se passe. Il y a une photo en particulier qui est plutôt saisissante, celle qui montre mon pansement.

À noter aussi que puisque j'habite à Gatineau, en Outaouais, j'ai obtenu une dérogation de la RAMQ qui me permet d'être opérée à Ottawa, au lieu d'aller à Québec comme les futurs implantés du reste de la province. C'est un privilège que j'apprécie beaucoup !

Mardi 5 juillet, 10 h 15
Tel que prévu, mon amie Julie vient me chercher pour me conduire au campus Civic de l'Hôpital d'Ottawa. À mon arrivée, on me donne le fameux bracelet d'hôpital, et on me conduit dans la section « Chirurgie d'un jour avec hospitalisation d'une nuit ». Je suis à jeun d'aliments solides depuis minuit, et de liquide depuis 9 h 30. Zut, j'ai déjà soif, j'aurais dû boire plus avant l'heure limite. Trop tard. Mais une belle surprise m'attend : les deux dernières fois que j'avais eu à subir une chirurgie, j'avais eu tellement froid c'était inimaginable. Un congélateur. Or cette fois-ci, on a mis sous les couvertures un drap en plastique parsemé de bulles, et on y a branché un gros bidule qui souffle de l'air chaud! Le confort total!

11 h 20
On m'annonce qu'on va venir me chercher à 13 h pour me conduire à la salle d'opération. J'ai apporté de la lecture, comme on me l'avait conseillé, mais je n'arrive pas vraiment à me concentrer. Je réalise que c'est parce qu'on m'a donné trois pilules de je ne sais quoi, mais ciel que la vie est belle, hahaha! Je ferme donc les yeux pour me laisser porter. Je sais que des dizaines de personnes pensent à moi en ce moment, et je ressens toute cette belle énergie. Je suis calme et confiante.

13 h
Bon, là je me dévoile vraiment dans mon intimité : je dois enlever mes prothèses dentaires, mon appareil auditif, mes lunettes. Je me sens vraiment vulnérable, mais au moins, Dieu merci, on me permet, tel que promis de garder mon processeur d'implant cochléaire à l'oreille droite. Croyez-le ou non, c'est CE point qui a fait toute la différence. Car mes acouphènes étaient normaux, et mon niveau de stress a considérablement baissé.

13 h 15
Arrivée dans le corridor adjacent à la salle d'opération, c'est le début de la parade de l'extraordinaire équipe de professionnels de la santé qui va s'occuper de moi. Ça commence par l'un des chirurgiens qui vérifie que je suis bien Jeanne Choquette, confirme ma date de naissance, vérifie mon bracelet d'hôpital. Il marque mon oreille gauche d'un X au marqueur bleu, pour bien préciser à toute l'équipe que l'implantation aura lieu à cette oreille. Puis vient l'infirmière, qui repose plein de questions sur les allergies, etc. Arrive ensuite Sylvie Lalonde-Couturier, mon audiologiste. Même si je suis parfaite bilingue, ça fait du bien de parler français. Je la remercie pour tous les bons soins qu'elle me prodigue. Elle me confirme qu'elle a apporté un aimant supplémentaire pour s'assurer que l'antenne de mon processeur droit tienne bien par-dessus le bandage que j'aurai après la chirurgie.

C'est alors au tour de l'anesthésiste, une dame ultra sympathique et de son étudiant de venir me poser toutes sortes de questions sur ma tolérance à l'anesthésie. Elle m'explique très en détails toutes les étapes qui se dérouleront avant et pendant la chirurgie. Elle est très rassurante et c'est un modèle d'empathie!

Puis arrive mon héros, le Dr David Schramm, un ORL qui pratique des centaines d'implantation chaque année, dont plusieurs sur des enfants au CHEO. Il me confirme qu'il utilisera la technique spéciale dans le but de protéger mon ouïe résiduelle, mais il ne peut me garantir que ça fonctionnera. Je lui dit de ne pas s'en faire avec ça, hi! hi!

13 h 40
On me roule dans la salle d'opération. L'anesthésiste m'explique pas à pas ce qu'elle fait. Son étudiant installe l'intraveineuse dans ma main droite, puis oups, petit moment de panique, on me met un masque à oxygène. Comme je suis claustrophobe et que j'ai eu une très mauvaise expérience dans mon enfance avec un tel masque, je dis tout de suite que j'aimerais mieux ne pas avoir ça pendant que je suis encore éveillée. Aucun problème, on me place immédiatement un embout qui va seulement dans la bouche, et je vous jure qu'il ne s'est pas passé 20 secondes avant que je tombe dans les pommes. Et c'est parti pour une opération qui doit durer 4 h 15... !

Avec ma grande amie Julie Huard,
la réalisatrice du documentaire L'Oreille de Jeanne
Quelque part en soirée, disons autour de 20 h
Bang! Je finis par me réveiller. Ouf! Cette impression qu'un char d'assaut m'est passé sur le corps! Un ange-gardien est à mes côtés, Laurie Lafleur, une infirmière de la salle de réveil qui s'occupe merveilleusement bien de moi. Je me rendors pour ??? minutes puis j'ouvre les yeux à nouveau et OMG !!! J'ai mon autre ange-gardien, Julie Huard, juste là devant moi. Vous dire l'effet que ça m'a fait de me réveiller en voyant cette grande amie (je suis ici au nom de toutes tes girlzz, dit-elle), je n'arrive pas à trouver les bons mots. Il était tellement tard que je ne croyais pas que j'aurais de la visite. Julie a réussi à convaincre l'infirmière de la laisser entrer DANS LA SALLE DE RÉVEIL, chose qui se fait très rarement.

Je suis tellement assoiffée ça n'a pas de bon sens. Julie me donne des morceaux de glace, ahhh, soulagement! Après un laps de temps que je ne suis pas capable d'évaluer parce que je suis stone, hahaha! on me roule à nouveau dans la salle de chirurgie d'un jour, où je passerai la nuit. Il est déjà 21 h 40, je n'en reviens juste pas qu'il soit si tard ! Julie repart, je suis entre bonnes mains avec Gwen, l'infirmière qui prendra soin de moi toute la nuit.

Avec l'infirmière Gwen, qui s'occupera de moi cette nuit.
Je voudrais bien manger, mais les risques de vomissement sont trop grands semble-t-il. On me donne un biscuit soda pour m'aider à faire passer les Tylenol qu'on me donne régulièrement. J'ai aussi quelque chose contre la nausée, par intraveineuse. Je suis branchée de partout, hi! hi!, incluant un tube d'oxygène dans le nez, le brassard pour la tension artérielle, et la pince dans le doigt pour le niveau d'oxygène. Been there, done that.

Comme on prend mes signes vitaux chaque heure, ou qu'on me donne des médicaments antidouleur, inutile de vous dire que je ne passe pas une super nuit de récupération, mais j'arrive à dormir quand même un peu.

Mercredi 6 juillet, 4 h du matin
Je regarde l'heure, et je ne peux pas croire, étant donné que je me sens encore si assommée, qu'on va réussir à me donner mon congé dans deux heures trente, à 6 h 30 du matin comme prévu à l'horaire. C'est ainsi que ça fonctionne dans cette salle... Je l'ai fait une fois en 2010, je me dis coudonc, est-ce que ça se pourrait que j'aie une extension ?

5 h
Ah! J'avais oublié que je suis à jeun depuis maintenant 31 heures!! Pas étonnant que je me sente faible! On apporte le sac à lunch/déjeuner aux patients qui contient : 1 berlingot de lait, un de jus, un morceau de fromage, un muffin, une banane et un yogourt ! Gwen me prévient de ne pas trop manger pour ne pas avoir la nausée. Haha, pas nécessaire de m'avertir, de toute façon je ne prendrai que le muffin et le yogourt. Bingo! Mon énergie revient.

6 h 15 
On m'enlève le gros bandage de compression et oh, le choc, quand je prends un selfie de l'arrière de ma tête! Je savais que ma cicatrice serait très longue, beaucoup plus longue que celles que font les chirurgiens de l'Hôtel-Dieu à Québec, mais cette fois, mes cheveux sont tout croches et collés sous le bandage qui restera là deux semaines. Et pas de lavage de cheveux (du moins cette moitié de tête) pour un mois! Ouille!

Mais bon, ce n'est pas grave, le pire est passé, et je me sens quand même pas mal bien. Pas de nausées, ni d'étourdissements ou de vertiges.

6 h 30
Et c'est mon autre ange-gardien, ma grande amie Paule Tremblay, qui arrive au troisième étage avec un fauteuil roulant, pour me ramener à la maison avec sa bonne humeur contagieuse. Pas en fauteuil roulant, là, avec sa voiture :-))

C'est ma Maman et ma voisine Carole qui veilleront sur moi de plus près pendant les prochains jours, mais vraiment, je me sens déjà pas mal bien! Je prends du Tramadol aux 4 heures, un antidouleur qui contient de la codéine, et je compte bien cesser de le prendre dès demain après-midi si tout continue de se passer aussi bien.

Acouphènes et ouïe résiduelle
Ma grande surprise, c'est que mes acouphènes, même s'ils sont très forts, sont tout à fait endurables, et étonnamment, ils sont surtout présents du côté de mon oreille droite, celle qui a été implantée en 2010. Bizarre... Peut-être sont-ils tolérables à cause du Tramadol ? Je le saurai bien assez vite :-)

Je dois prendre ça mollo pour les deux prochaines semaines.
Quand à mon ouïe résiduelle à l'oreille gauche, je n'ai pas encore eu le courage de vérifier si elle est encore là. Je vais attendre quelques jours que le traumatisme de la chirurgie ait cessé. On verra bien!

J'ai l'intention d'écrire une lettre au grand patron de l'équipe qui s'est occupée de moi à l'Hôpital d'Ottawa, campus Civic, pour lui dire à quel point tout le monde a été formidable!

En attendant, repos!

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